Né à Besançon le 18 novembre 1733 et baptisé à Pontarlier, mort a Paris le 1 juillet 1800, demeurant à Pontarlier, 10 rue de la République: fils cadet de Jean Joseph Le Michaud, écuyer, seigneur d’Arçon et de dame Marie Joly de Mantoche, Jean-Claude Eléonor Le Michaud d’Arçon sortit ingénieur de l'Ecole de Mézières. Promu capitaine du génie en 1769, ingénieur en chef du château de Joux, il a écrit de nombreux traités sur le génie militaire et les fortifications et se rendit fameux dans l'Europe entière en inventant les batteries flottantes pour l’attaque de Gibraltar.
Elu député de la noblesse du bailliage de Pontarlier en 1789, il se laissa gagner par les idées de la Révolution. Ce chevalier de Saint-Louis était commandant de la garde nationale de Besançon en février 1790. Colonel du génie puis général de division à l'armée du Rhin sous la Convention, il devint le premier professeur de fortifications à l'Ecole polytechnique qui venait d'ouvrir ses portes et fut nommé inspecteur général des fortifications et sénateur sous le Consulat par Bonaparte qui, admiratif, n’hésita pas à l’appeler « le premier ingénieur de l’Europe » tandis que Metternich lui rendait hommage en le qualifiant de « l’âme de l’ennemi ».
Membre de l’Institut, Le Michaud d’Arçon mourut au château de la Tuilerie à Auteuil peu de temps après avoir été nommé sénateur.
Il avait épousé en l’église Saint Maurice de Besançon, le 15 mai 1769, Jeanne Pierrette, fille de Henry Ferdinand Jaloux, avocat au Parlement, et de dame Elizabeth Jacquet.
De cette union naquit une fille, Elisabeth Antoinette Le Michaud d’Arçon, que l’on maria à l’âge de seize ans à M. Barberot de Vellexon de Vaudrey qui émigra un an plus tard. En 1804, la fille du chevalier d’Arçon devint dame du palais de l’impératrice Joséphine et maîtresse de Napoléon, d’abord en Allemagne lors du voyage en Mayence puis au château de Saint Cloud. Cette liaison cessa quelques semaines avant le couronnement et la belle Mme de Vaudrey, pour se venger de l’empereur qui l’avait évincée, écrivit ses Mémoires qui parurent en 1830 et en 1848 où elle ne ménage en rien Napoléon qu’elle avait même songé à l’assassiner lors de son retour de l’Île d’Elbe. Elle fini ses jours dans la plus profonde indigence sur les pentes de la Butte Montmartre à l’Asile de la Providence.
Le musée de l’armée conserve une copie du portrait du général Le Michaud d’Arçon offert par sa fille à la ville de Pontarlier en 1839.
EXTRAITS DE : Les Comtois de Napoléon
Par Thierry Choffat, Jean-Marie Thiébaud, Gérard Tissot-Robbe